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TOPOPHONIE

3 TOPOPHONIES... Par Pascal Battus

JARDIN DES PLANTES...

MUSÉE DES ARTS ET MÉTIERS

LAVOMATIC

Conçues au préalable comme un triptyque,ces trois propositions tentent une auscultation de et dans la cité et ses activités urbaines,humaines . Le Jardin des plantes et le musée des arts et métiers sont des lieux de loisir ou culture. L’individu s’y plonge,dans une image du monde censée le distraire ou l’enrichir... Le lavomatic est un espace commerçant où l’usager est absorbé par la tache ménagère .Lieu où l’intime et le public se rejoignent.

Tout d’abord, deux « ratures »

Le 5 janvier 2001, Topophonie Grande Serre d’Auteuil n’a pas eu lieu :un avis de tempête ferme au public l’accés au site. La nature domestiquée redevenait sauvage et hostile ! Toutefois,avec la complicité d’un employé de la serre rencontré par hasard en chemin j’ai pu passer outre la grille et me retrouver,silencieux, dans la grande serre paisible et interdite, seul à goûter ce privilège ,hors-jeu topique ,ce rendez-vous impossible. Réunis plus tard dans un proche café nous décidons de nous rendre en métro à la gare Montparnasse. Là il nous sera difficile d’agir à notre aise tant ce vaste endroit -malgré ses promesses de départ et d’arrivée - était froid bruyant et surveillé.

JARDIN DES PLANTES

Initialement, nous devions occuper le jardin et la chapelle de l’hôpital de la Salpétrière Nous nous heurtons à un décrochage d’expo à la chapelle et un délestage de nuages plus haut...Nous décidons d’aller au Jardin des plantes, rayon ménagerie. Rien , pour ma part de vraiment captivant ,dans cette ambiance « papillon cloué »,sinon le splendide grincement de cuirasse de deux tortues géantes qui, s’extrayant de leur torpeur, se poussent l’une contre l’autre ,avec la ferme impatience des bottes de sept lieues.

MUSEE DES ARTS ET METIERS

Cet épisode me semble un non-événement. Pas de rendez-vous à l’extérieur, chacun arrive et commence A l’heure dite, pour soi. Personnellement, je n’ai croisé quasiement aucun topophoniste. Je suis donc isolé, enclin à me fondre dans le flot des nombreux visiteurs ; partagé entre le rôle que je suis censé tenir comme visiteur muni d’un billet et l’attitude plus engagée que suscite une action topophonique. J’écoute et joue avec les panneaux-silhouettes ,écouteurs bilingues et autres mécanismes interactifs. J’ajoute le bruit de mes propres pas à celui des visiteurs alentours. Malgré cela je n’ai pas cette sensation habituelle de projeter à l’exterieur mais bien d’un repli sur moi. Qu’est-ce que je fais là ? L’expérience collective se dissout dans un ressenti individuel, non-partagé, Indivis-duel. Quel est cet étrange topophonie, avalée par la machine-Musée ? Mais à quoi je m’accroche par la seule conscience que ce moment est Topophonie. Conscience souvent piratée ou maintenue -je ne sais plus- par la curiosité qui m’attire devant tel ou tel prototype archaïque ... lui aussi perdu. Ma concentration se focalise alors sur mes pas, mon corps, ses differents membres en mouvement, ses rythmes, mes sens qui captent... Présent ou aliéné, transparent dans le grand corps du musée, je me retourne sur cette kinesthésie.

LAVOMATIC

L’activité d’enregistrement de Dante a sans doute modifié notre comportement : Action ou non lorsqu’on se trouve dans le champs « aspirateur » des micros. Acuité d’écoute accrue comme si nos oreilles se faisaient microphones. Le bruit permanent des machines à laver, trame à laquelle se joignent les bruits de la rue, des usagers et de nos interventions plus ou moins discrètes qui deviennent à leur tour, trames trames en fusion Multiplicité de fusion Focalisation à 360° Participation aux flux Agencements qui louvoient au milieu des signes inépuisables. Thierry est resté à l’extérieur car ne pouvant laver à sec son linge ,il estime que sa présence n’a dés lors plus de sens (et qu’il y avait déjà surnombre de participants à l’intérieur).Sa question : « Doit-on produire des actions qui se remarquent car sans rapport »,ou bien des actions qui sont d’emblée intégrées dans le contexte ? Ce qui résume assez bien l’enjeu du désir topophoniste et qu’on peut mettre en perspective avec une attitude qui émerge au fil des topophonies les plus récentes (en milieu urbain) : Tendance à délaisser nos instruments de musique et à jouer moins. Je remarque qu’ un équilibre fragile et dynamique s’affirme entre la perception du milieu investi et l’inscription physique et volontaire de notre présence dans ce milieu.

Topophonie est écriture Topographie...à même la durée Intrusion dedans l’extérieur Vers une topoésie

Ces différentes expériences nous amèneraient à un seuil : La disparition de l’acte, de l’événement, de la performance Et par-là même, peut-être, à leur possible accomplissement.


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