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TOPOPHONIE

Les âmes sons

Camarades topophonistes, je vous fais parvenir mon petit texte qui fait suite aux différentes expériences de topophonie que j’ai vécu avec vous.

Quand j’étais enfant, je fuguais, je ne dis pas les problèmes causés aux parents notamment à ma mère.  Les âmes sons J’aime l’idée de topophonie, de décider d’un lieu, de l’investir pour y traîner sa carcasse, ses oreilles, sa vue. Il y a là-dedans quelque chose de l’ordre de l’instinct, de la prédation même : être à l’affût des sons, en produire avec nos outils parfois simples comme des hameçons.

Le choix de la gare de triage de Drancy m’a posé un problème de l’ordre de...disons de perspective.

« DRANCY. Dans un espace, très restreint (un pont traversant la gare de triage interdite aux passants) dans un lieu chargé d’histoire.... » Ou encore « A Drancy, un passage piétons ancien, surplombant les voies ferrées de la gare de triage de Drancy cela vous dit peut-être quelque chose ... » Extraits du texte Topophonie 4# distribué aux participants.

Chose curieuse dans le choix du jour : la nuit du samedi au dimanche. Il se trouvait qu’il n’y avait plus de trains, les cheminots ne travaillaient pas. C’est dans curieux silence à mon sens que vous avez joué. Ce qui en aucun cas veut dire que j’ai eu raison et que vous avez eu tort de jouer. Mauvaise position que la mienne qui à fait écho à ce silence par mon silence. La gare de triage à été construite après la deuxième guerre mondiale, mais la ligne où circulent aujourd’hui les trains et RER étaient empruntés par les convois de la mort. De mon point de vue, la notion du passé n’était pas oubliée ( à la lecture du texte Topophonie4) mais manquait, une perspective pour entrapercevoir ce passé.

Nos démarches d’improvisateurs font que nous sommes engagés dans le présent ou plus tôt dans l’instant, mais nous sommes nous mêmes aussi, à des degrés divers, le résultat d’histoires et d’expériences antérieures.

Ce qui me renvoie à ma démarche de musicien quand j’essaye de sortir un son de mon satané saxophone, aussi bruyant soit-il, donc aussi silencieux qu’il puisse être. Et quelle énergie pour se faire entendre quand on essaye de produire du silence, on est rarement écouté. Je ne dis pas que j’y arrive toujours, mais je tente de modifier l’intensité, la hauteur et surtout le timbre. Histoire de lui donner des différentes qualités de rythmes et une perspective. Merci à Scelci (que j’ai découvert grâce à Gérard Pape compositeur) qui a été le premier à s’occuper de la perspective du son. Il y a parfois des concerts aux Instants Chavirés où j’entends des sons avec de la perspective : l’un des derniers concerts de la chanteuse Annick NOZATI avec Ninh LÊ QUAN, entre autres.

Cette volonté de donner de la perspective au son me conduit à réfléchir non sur les redécouvertes que tout le monde peut faire du style : et bien voilà comment il a fait ! Plus que cela, je vous propose un petit voyage à travers une perspective temporelle, aller voir ce que les âmes sont.

En relisant la petite revue de topophonie, notamment le texte de Martine Rousseau intitulé De l’occupation de l’espace et du passage des chevaux : Et le fil rouge ? Le déroule Li-Ping Tin, danseuse et performeuse, facétieux personnage qui, mine de rien, fait trébucher humains et bêtes, poursuivant même de sa pelote le photographe qui s’approche. En d’autres temps et d’autres lieux, elle cousait des morceaux de sucre jusqu’à en faire des colonnes........ . Cette petite partie de texte ouvre une perspective dans un passé imaginé ou supposé vrai. Ce que nous faisons dans notre acte d’improviser c’est de fixer en partie, et peut-être plus, dans notre mémoire ce que nous jouons. Ce texte à travers un mode d’écoute est une des transcriptions possibles de ce qui s’est déroulé à Fontainebleau. Pourquoi les humains et bêtes trébuchent-ils ? À cause du fil rouge symbole de frontière ? Du fait d’une action, c’est certain, mais peut-être aussi d’une qualité de temps différente de celle des promeneurs.

Knut Victor, photographe et plasticien. Il est devenu preneur de son et compositeur, il a enregistré par exemple et par hasard des plissements de terrain.

Lisant « Lettre de Pascal Battus », en rapport à Fontainebleau où il écrit : « Nos outils pensés et actes, sont radicalement interrogées, ainsi que la terre, notre premier champ social. ; Je vous souhaite d’aller plus loin encore dans l’abandon et l’auscultation, c’est-à-dire l’écoute, je crois trouver une réponse possible dans le livre de R. Murray Schaffer Le paysage sonore, p. 125 : Une jeune Indienne de la côte ouest m’a appris à écouter, à travers l’écorce de leur tronc, la voix des arbres, « ils racontent l’histoire de mon peuple » m’a t-elle dit.(..) Aujourd’hui l’industrie forestière abat à grand bruit et plus personne n’entend les cris effrayés des victimes. La prochaine fois je mettrais mes oreilles aux arbres et je m’allongerais pour écouter...la terre ! C’est promis Pascal.

Que dire de cet endroit génial qu’a proposé Thierry Madiot : le musée des Arts & Métiers avec toutes ces machines, voitures, motos, systèmes hydrauliques, maquettes de chantiers etc. Lieu de mémoire visuel mais non sonore et c’est là que surgit un problème. Nous sommes orphelins du monde sonore qui se rattache à toutes ces machines montrées. Images, objets sans sons, (encore que marcher dans le musée sur du parquet ancien cela a de la gueule et je ne dis pas quand c’est tout un groupe). Cela me fait penser à mes voisins et leurs mômes avec leur musique et leurs gueulantes durant les matches de foot à la télévision. De chez moi « sons sans images » : ah ! si j’étais dictateur... Vivement que je déménage. Certes nous pouvons entendre au travers de certains films des univers sonores intéressants, le bruit de portes en bois dans une demeure ancienne n’a pas le même son dans un appartement d’aujourd’hui. Le volume des pièces est différent, le mobilier différent. Les matériaux qui servent aux constructions d’aujourd’hui ont des coefficients de courbe de réponse différents de ceux d’antan. En règle générale dans les séries télévisées françaises ou étrangères doublées ou les films d’aujourd’hui, la musique tient lieu de ce que le spectateur doit avoir comme sentiment à la vue des images. Les derniers films de Luis Bunuel non pas de musique.

Ce Musée est intéressant à plus d’un titre. La révolution industrielle (je parle en gros) est montrée à travers les objets. Qui dit révolution industrielle dit aussi recherche sur les phénomènes sonores. Mais que dire aujourd’hui sur les sons qui nous entourent. C’est un type d’impérialisme qui nous enveloppe, nous, êtres humains dans nos productions sonores, et tout ce qui vit sur terre. Par exemple du bruit continu produit par certains appareils domestiques, le bruit des amplis dans une salle de concerts, bruits d’usines. Les bruits de voitures sur l’autoroute et les bruits d’avions sont un casse-tête pour tout preneur de son dans la nature.

On a beaucoup insisté sur les images des Twins Towers. Les sons des impacts d’avions ont l’air réels, ils sont au deuxième plan, car ce que l’on écoute le plus, ce sont les commentaires des personnes proches des caméras. Il est sûr que les techniciens, dépassées par cette « formidable charge émotionnelle », non pas eu le temps de faire passer les images au ban de montage pour en transformer le son et pour rendre plus insoutenable les attentats. Dans les journaux télévisés, les techniciens rajoutent du son pour rendre les images plus explicites. Il est facile de zoomer pour une caméra, mais pour un preneur de son, même s’il utilise la parabole, à par filtrer , et encore pas dans tous les cas, il est impossible de sélectionner les sons que l’on veut garder, dû aux effets de masque. La technique à ce niveau évolue très peu. Que dire également des sons des « daisy-cuters » en Afghanistan ? On ne les entend pas. Les réponses destructrices et sonores des Américains sont volontairement silencieuses à nos oreilles. Comme j’aurais aimé assister à un concert de Luigi Russolo, lui qui apréçiait l’enharmonisme bruitiste de son fusil. Il me semble, à mon humble avis, que Luigi Russolo est bien oublié. Et je dirais aussi avec mon ego démesuré que la musique concrète est bien trop à la mode en ce moment.

À propos quelle sonorité produit un iceberg qui dégèle ? .....Banals petits craquements, mais l’air contenu ou les gaz qui s’en échappent ont des centaines voir des milliers d’années. Sacrée perspective dans un passé, ou dans un futur d’ailleurs, car ce qui se fait maintenant conditionne les phénomènes sonores du futur, d’ailleurs difficiles à imaginer. Le travail de tout musicien serait, à mon avis, être non seulement à l’écoute des sons passés mais imaginer, et peut-être plus, être à l’écoute des sons du futur. Le livre de Murray Schaffer parle bien de l’écoute des sons du passé ; par exemple à travers les lectures des textes anciens on pourrait presque entendre les environnements sonores révolus. Ceux du présent on y travaille de trop il me semble. Les choses évoluent trop lentement. Mais si quelqu’un pouvait m’indiquer un auteur de science- fiction où l’on peut entendre des sons du futur je suis preneur.

L’Idéal serait par exemple de prendre son petit-déjeuner le matin dans le passé sur une île en écoutant quelque oiseau aujourd’hui disparu, à midi dans le futur, boire un nouveau type d’apéro avant d’aller à un nouveau concert d’un nouvel orchestre, dans un un ancien lieu réhabilité comme les Instants Chavirés, et le soir rentrer tranquillement chez soi dans le présent pour entendre sa fille dire ! « alors papa as-tu bien travaillé aujourd’hui ?... -Euh... tu sais avec tous ces bruits d’embouteillages ». Bon, à défaut de pouvoir voyager dans le passé ou le futur que me reste-il dans ce bas monde ? .... Sacrément ambitieux le mec ! Et bien tenter pour qu’ils puissent voyager : de donner de l’âme aux sons.

Pour avancer sur ces chemins ne revenons pas en arrière

PERSPECTIVE TEMPORELLE ?

Caminante, son tus huellas Le camino, y nada más ; Caminante, No hay camino. Se hace camino al andar. Al andar se hace camino, y al volver la vista atrás Se ve la senda que nunca Se ha de volver a pisar. Caminante, no hay camino, Si no estelas en la mar.

Antonio Machado Peut-être que ce poème trouve son origine dans une phrase écrite sur un mur d’un cloître de Tolède « Pèlerin, il n’y a pas de chemin, il n’y a que le cheminement. » No hay caminos hay que caminar.. Cela a donné le titre à une œuvre de Luigi Nono.

Quel beau symbole que l’orchestre classique, usine idéale (L’orchestre et l’usine, Murray Schaffer dans : « Le paysage sonore », p.158), où tout le monde travaille, ouvriers spécialisés avec le chef d’orchestre comme dirigeant de l’entreprise et généralement très bien payé. Plus près de nous l’ensemble Inter Contemporain, travailleurs d’élite à l’image des Start Up. Le refus de jeune d’Ornette Coleman de continuer à étudier la musique vu la condition des Noirs Américains aux Etats-Unis c’est de refuser ce qui est à acquérir pour ne garder que ce qui est inné et cela se travaille évidemment. Le traitement du son de la trompette de Don Cherry et le saxophone d’Ornette Coleman sont des réponses directes à une culture dominante : formes des phrases aux fins imprévisibles comme réponses dans l’urgence au continuum de l’impérialisme sonore. D’autres, comme ceux qui pratiquent les musiques improvisées et qui ont conscience de cela, tentent d’apporter leurs propres réponses. En écrivant cela je pense aux jeunes musiciens comme ceux de « Motorchestra », à Stéphane Rives et Agnès Palier. Cela est dû, peut-être, à l’éducation, à l’amateurisme (dans le bon sens du terme) ? J’ai l’impression qu’ils n’ont pas le poids qui implique d’être sur scène. J’ai l’impression que la dynamique d’une revendication politique qui est, me semble-il, celle des musiciens plus anciens de free et de musique improvisée n’existe pas chez eux. Cela se passe ailleurs ils ne font pas de compromis. Ils prennent le temps de disséquer un son, ils l’épluchent tranquillement afin de voir ce qu’il y a. Vraiment ils font du très bon commerce de « bruits et légumes » (comme j’aurais aimé être l’auteur de ce jeu de mot mais c’est dans la bouche de Francis Larvor que je l’ai entendu). C’est pour moi peut-être le début d’une nouvelle attitude, une manière nouvelle de lutter, une nouvelle entreprise de démolition de ce monde sonore qui nous envahi. À l’écoutant, de se faire un avis. Il est vrai que comme improvisateurs nous passons notre temps à interroger nos outils. Je dis cela faisant référence aux musiciens africains dans leur rapport à l’instrument. L’acte d’improviser ne devrait avoir aucun acte de thésaurisation, dans le sens ou ce que l’on produit ne devrait avoir de rendre compte ni au passé, ni d’ailleurs au futur. L’idéal de l’improvisation devrait, pour aller plus loin, être dénué même d’idéomotricitée, c’est-à-dire : tient, j’ai envie de faire cela donc je le fais. Chez les Indiens Hopis, d’après Julio Estrada (compositeur Mexicain) les musiciens dans une cérémonie jouent apparemment sur un rythme régulier et par moments sans aucune raison apparente vont « obéir » à une pulsion, comme une connexion brutale dans l’imaginaire, pour produire un son n’ayant rien avoir à la pulsation jouée.

Bon déjà apparemment on se sent bien mieux, en plus on est libre de faire ce que l’on veut et prendre les chemins que l’on veut. Et donc pourquoi ne pas choisir le temps que l’on veut ?

« ÉBÈNE » DE RRYSZARD KAPUSCINSKI p.22/23

« L’Européen et l’Africain ont une conception du temps différente, ils le perçoivent autrement, ont un rapport particulier avec lui.

Pour les Européens, le temps vit en dehors de l’homme, il existe objectivement, comme s’il était extérieur à lui, il a des propriétés mesurables et linéaires. Selon Newton, le temps est absolu : « le temps mathématique, absolu, véritable s’écoule de par lui-même, par sa propre nature, uniformément, et non en fonction d’un objet extérieur. » L’Européen se sent au service du temps, il dépend de lui il en est sujet. Pour exister et fonctionner, il doit observer ses lois immuables et inaltérables, ses principes et ses règles rigides. Il doit observer des délais des dates, des jours et des heures. Il se déplace dans les lois du temps en dehors desquelles il ne peut exister. Elles lui imposent ses rigueurs, ses exigences et ses normes. Entre l’homme et le temps existe un conflit insoluble qui se termine toujours par la défaite de l’homme : le temps détruit l’homme.

Les Africains perçoivent le temps autrement. Pour eux le temps est une catégorie beaucoup plus lâche, ouverte, élastique, subjective. C’est l’homme qui influe sur la formation du temps, sur son cours et son rythme (il s’agit, bien entendu, de l’homme agissant avec le consentement des ancêtres et des dieux). Le temps est même une chose que l’homme peut créer, car l’existence du temps s’exprime entre autres à travers un évènement. Or c’est l’homme qui décide si l’événement aura lieu ou non. Si deux armées ne s’affrontent pas, la bataille n’aura pas lieu (et donc le temps ne manifestera pas sa présence, n’existera pas). Le temps est le résultat de notre action, et il disparaît quand nous n’entreprenons pas ou abandonnons une action. C’est une matière qui, sous notre influence, peut toujours s’animer, mais qui entre en hibernation et sombre même dans le néant si nous ne lui transmettons pas notre énergie. Le temps est un être passif, surtout dépendant de l’homme. C’est tout à fait l’inverse de la pensée européenne. Pour le traduire en termes pratiques, cela veut dire que si nous allons à la campagne où doit se tenir l’après-midi une réunion, la question « quand aura lieu la réunion ? » est insensée. Car la réponse est connue d’avance : « quand les gens se seront réunis. »

À Fontainebleau nous avons joué le jour et la nuit à des heures curieuses pour moi, comme le matin très tôt et durant des périodes relativement longues de plusieurs heures. Moi, qui rêve le matin que je me lève... Et bien dans des cas comme ceux-là il faut y aller. Donc pour être topophonistes il faut être en bonne santé. Pour être un vrai de chez vrai de chez topophonistes, à partir d’aujourd’hui je me couche à minuit et je me lève à 3 heures du matin pour faire mes gammes et bien sûr pour tenir le choc et je carbure à la soupe préhistorique, la même qui était proposée par le frère d’Anne Bréchand à Fontainebleau.

À propos qui peut me donner une définition de l’anarchie ? ....... Je propose celle-ci entendue au cours d’errements « C’est de la concertation sans subordination ».

Je propose pour le mois de juillet 2002 de ne plus fixer des horaires mais plutôt de trouver en commun les moments idéaux pour construire du temps musical. Et alors comment fait-on pour manger !?!... Et bien c’est la même chose, il faudra construire des temps en commun pour manger un menu gastronomique post-historique par exemple.

« ÉBÈNE » DE RRYSZARD KAPUSCINSKI p.23/24, suite :

C’est pourquoi l’Africain qui prend place dans l’autocar ne pose aucune question sur l’heure du départ. Il entre, s’installe à une place libre et sombre aussitôt dans l’état où il passe sa majeure partie de son existence : la torpeur. « Ces gens ont une capacité d’attendre absolument fantastique ! » m’a dit un jour un Anglais qui vivait ici depuis des années. Capacité, endurance, ou bien s’agit-il d’autre chose ? Quelque part dans le monde tourne, coule une énergie mystérieuse qui, si elle s’approche de nous et nous emplit, nous donne la force de mettre le temps en mouvement : il se passera alors quelque chose. Mais tant que cela n’arrive pas, il faut attendre. Tout autre comportement est illusoire et utopique

En quoi consiste cette torpeur ? Les gens qui sombrent dans cet état sont conscients de ce qui va advenir : ils essaient donc de s’installer le plus confortablement possible, dans le meilleur endroit possible. Parfois ils se couchent, parfois ils s’assoient directement par terre, sur une pierre ou à croupetons. Ils arrêtent de parler. Celui qui est tombé dans cet état est silencieux. Il n’émet aucun son, il est muet comme une tombe. Les muscles se relâchent, la silhouette s’amollit, s’affaisse, se recroqueville, le cou s’immobilise, la tête se fige. L’homme ne regarde pas autour de lui, ne cherche rien du regard. Parfois ses yeux sont mi-clos, mais pas toujours. Ils sont généralement ouverts, mais le regard est absent, sans étincelle. Pour avoir observé des heures durant des foules entières en proie à cet état, je peux affirmer que les gens sombrent dans un profond sommeil physiologique : ils ne mangent pas, ne boivent pas n’urinent pas. Ils ne réagissent pas au soleil qui darde impitoyablement ses rayons de feu, aux mouches importunes et voraces qui assiègent leurs paupières et leurs lèvres. Que se passe-t-il dans leur tête ? Je n’en ai aucune idée. Pensent-ils ? rêvent-ils ? Evoquent-ils des souvenirs ? Font-ils des plans ? Méditent-ils ? Séjournent-ils dans un autre monde ? Difficile à dire.

Sur le canal de l’Ourq, une veste semble accrochée à un mur. Elle est dans le paysage urbain. C’est un grand choc de s’apercevoir que cette veste, oubliée de son regard un long moment, peut vous exploser à sa vue de par son contenu organique, tissus vivants qui se sont déplacés tellement lentement. Dérive des continents qui à notre échelle de durée de vie ne se remarque pas !Impressionnante danseuse Yukiko Nakamura : élément terre mon cher Thierry ! heu .... ! Mes chers Topophonistes Il est vrai que Thierry commence avec un T comme le mot Topophonistes. Et si l’on remonte aux origines de l’écriture, l’une des origines de la lettre T est l’hameçon.

Aussi vrai « qu’il y a un continuum de la perception des structures sonores qui relient les trois principales dimensions du son que sont amplitude, timbre et hauteur ». (Gerard Pape à propos de Stockhausen), je n’ai jamais vu de mes yeux un son.

Question, chers Topophonistes : avez-vous vue une âme... ? Et bien moi non plus !

J’en conclus que le son est un peu comme une âme, cela ne se voit pas.

Ce n’est pas tout à fait vrai car le son peut aussi se transformer en lumière et même en froid à des conditions extrêmes.

Que fabriquons nous, sinon des mécaniques qui nous échappent. Pour que les sons puissent voyager, pour qu’ils ne soient pas inféodés à un lieu ainsi qu’au temps, donnons leur une âme. Mais attention avec « le consentement des ancêtres et des dieux », sinon cela risque de ne pas marcher.

À ceux à qui cela ne plairait pas ce que j’écris et qui veulent me le faire savoir je ne suis pas dans le présent, je suis dans le futur ou peut-être dans le passé. Les autres qui voudraient me rendre une petite visite, je peux m’arranger pour les voir dans un présent de rencontre qui est à décider évidemment en commun.

Dante FEIJOO Montreuil-sous-Bois le 28/01/2002

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